LES TENDANCES DE LA SAISON DE MONTE 2013



Ce week-end, le salon des étalons de Saint-Lô a reçu, pour sa huitième édition, cent trente étalons, autour de quarante stands d’étalonniers. Une moyenne qui demeure stable par rapport à l’an dernier.

 
"Le souhait est de privilégier la qualité à la quantité et de présenter uniquement des chevaux agréés Selle-Français. En effet, nous sommes à Saint-Lô, le berceau de la race", affirme Eric Leclerc, le nouveau directeur territorial des Haras Nationaux, qui supervise ceux de Saint-Lô et du Pin. L'évènement n'a pas pâti des travaux en cours au CPE et trois mille cinq cents personnes ont fait le déplacement.
Parmi les étalons présentés, [Nippon d Elle], qui "arrive à maturité" d’après Bertrand Pignolet, a paradé devant le public, avec [Roger-Yves Bost]. "Nous espérons que sa carrière d’étalon décolle. Même si son père Schérif d’Elle n’a pas la même publicité qu’un Quick Star, il fait partie des cinq meilleurs étalons français par rapport à son pourcentage de produits. L’an dernier, Nippon a sailli une trentaine de juments. Son fils Valeur d’Elle devrait être demandé comme Urano de Cartigny (Diamant de Sémilly, dont la mère est la sœur de Flipper d’Elle). Je n’ai d’ailleurs jamais monté, de ma vie, un cheval comme Urano. Je crois beaucoup en lui", conclut Bertrand Pignolet. "Pour vendre des saillies, il faut avant tout accomplir un travail de marketing", comme le font les grands haras, tels le Hus ou le Bois Margot.
Autre éleveur manchois de renom, Denis Brohier, qui a étoffé cette année son stand avec de jolies photos d’[Old Chap Tame], partage tout à fait ce point de vue. "C’est un vrai métier. Il faut avoir les finances et beaucoup d’étalons pour que les investissements en communication vaillent le coup. Si Aix-la-Chapelle avait eu lieu en avril, Old Chap Tame (brillant dans la Coupe des nations, ndlr) aurait sûrement sailli deux cents juments au lieu de soixante, l’an dernier. Avec la même souche qu’Old Chap, le jeune Tibet Tame plaît aussi."

 
"Déplacer les étalons à travers la France pendant un mois est utopique"

 
Le Haras des M, lui, propose quatorze étalons dans son catalogue. Mais le choix des éleveurs se porte toujours vers Jarnac (quatre-vingts saillies l’an dernier) Quick Star et Dollar de la Pierre (soixante saillies chacun) "Parmi les jeunes, je me suis toujours interdit d’avoir un préféré, explique le patron du haras, Gregory Mars. S’ils sont au catalogue, c’est que je crois en eux, comme Armitages Boy qui fait pour la première fois la monte cette année."
Après avoir bien travaillé l’an dernier, notamment grâce à Air Jordan Z (cent soixante-sept saillies), parti cette saison chez Aurélien Laguide), et Mozart des Hayettes (cinquante-deux saillies), Fabrice Paris espère que [Major de Coquerie] va attirer les éleveurs, car "il a un super pedigree et un équilibre rare chez les chevaux français".
Diamant de Sémilly, présenté sur le plat sous la selle de Sylvie Levallois, reste la tête de pont du Haras de Couvains. "Il a sailli trois-cents juments l’an dernier", précise Anne-Sophie Levallois. "Il est toujours la vedette et plaît aussi beaucoup à l’étranger. Son père Le Tot de Sémilly devrait avoir cette année un regain de demandes car il ne nous reste plus beaucoup de paillettes. Les jeunes comme Top Gun et Rock’n Roll Sémilly ont dépassé la centaine de saillies l’an passé. Newton de Kreisker et Made In Sémilly devraient eux aussi bien fonctionner cette saison. Le salon de Saint-Lô est très professionnel. Il est appréciable de discuter avec des éleveurs qui connaissent déjà les origines. Organiser une tournée et déplacer les étalons à travers la France pendant un mois, je trouve cela utopique. Les éleveurs passionnés, en recherche d’informations, font le déplacement à Saint-Lô."

 

Saint-Lô, Jennifer Decamp