SURPRISE ET DECONVENUES



Si les principales équipes favorites figurent bien parmi celles qui continueront l’aventure collective olympique, la double surprise du jour vient d'une part de l’élimination de quelques têtes d’affiche, comme l’Allemagne et la France, mais aussi du leadership assuré pour l’instant par l’Arabie Saoudite.


 
« Une immense déception ». C’est ainsi qu’Otto Becker, sélectionneur national allemand, a commencé son intervention pour revenir sur la déconvenue de son équipe, qui termine dixième d’une Coupe où seules les huit premières formations restent en lice sur la deuxième manche. « Il est inutile de tourner autour du pot : le résultat n’est pas bon. Je n’accuse nullement aucun de mes cavaliers, et nous continuons sur la voie de la malchance, qui nous a poursuivis cette saison, comme à Aix-la-Chapelle entre autres. Il semblerait que nous sommes arrivés à la fin d’un cycle, qui nous a fait atteindre les sommets ces dernières années : il va désormais falloir analyser tout cela, peu importe la douleur des conclusions. » Une analyse à laquelle va devoir se livrer également la France, sortie elle aussi dès le premier tour.
Bien sûr, l’épisode de la rêne de Simon Delestre qui lâche avant le dernier obstacle a largement été commenté. Là encore, on évoque la faute à pas de chance. Sans doute. Pour autant, si les autres parcours n’avaient pas posé problème, cet incident aurait été relégué au rang d’anecdote et seuls le courage et le sang froid du cavalier seraient restés. Après les questions autour du complet, la Fédération française d’équitation va sans doute devoir s’interroger sur son saut d’obstacles.

 
Surprise de ce premier tour de la Coupe des nations, l’Arabie Saoudite avec trois sans-faute (dont deux dans le temps) se hisse en tête du classement provisoire, devant la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Plein d’humour après son tour sous la pluie, le prince Abdullah Al Saud, sans-faute, commentait : « Je ne peux pas décrire ce que je ressens. Je suis tellement heureux ! Et puis, avec cette pluie, le bus londonien et Tower Bridge sur les obstacles, j’ai eu l’impression de me balader dans Londres aujourd’hui. » Interrogé sur la polémique créée autour du raccourcissement de la peine suspensive de cavaliers saoudiens avant les Jeux, Kevin Staut a préféré tempérer : « Bien sûr que la décision était discutable. Pour autant, à partir du moment où les autorités compétentes l’ont acceptée, alors nous n’avons plus à la commenter, juste à reconnaître que les cavaliers saoudiens se comportent très bien en piste, et méritent leurs tours sans-faute ».

 
Demain, les cavaliers des huit équipes qualifiées ainsi que les cavaliers en lice pour le titre individuel, classés au provisoire dans les quarante-cinq premiers, prendront le départ. Un départ que Pénélope Leprevost vivra depuis les tribunes. Pour les trois autres Bleus du CSO, il s’agira de se maintenir dans les trente-cinq premiers pour accéder à la finale individuelle où là, heureusement, les compteurs seront remis à zéro. L’occasion pour Kevin Staut (17e au classement provisoire), Simon Delestre (30e) et Olivier Guillon (31e) de reprendre la parole en piste. Et le dessus ?

 
A Greenwich Park, Londres, Daniel Koroloff