DEMAIN, LES CHOSES SERIEUSES



Même si certains se mordent encore les doigts de cette qualificative, qui écarte douze cavaliers de la suite de la compétition individuelle, force est de constater qu’avec 32 sans-faute dans le temps (plus neuf sans-faute hors chronomètre), cette première épreuve ressemblait davantage à la dernière phase de l’échauffement qu’au premier grand tour dans l’arène olympique. 


 
Les Néerlandais sont en forme !
Douze obstacles, quinze efforts, des cotes comprises entre 1,40 et 1,60m : disons que la plupart des cavaliers présents n’allaient pas se laisser impressionner par la première proposition de Bob Ellis. L’inconnue était davantage du côté de la réaction des chevaux, non seulement face à des obstacles plutôt artistiques (le chef de piste avait donné quelques indices ces mois derniers : ses obstacles allaient reprendre des thèmes du paysage londonien et les lions de Trafalgar Square sur le vertical en auront impressionné plus d’un en entrée de piste), mais également devant un tel public, au cœur de tribunes pleines.
Le meilleur départ est à mettre au compte de l’équipe des Pays-Bas, qui rentre quatre couples sans-faute : premier à s’élancer, Jur Vreiling (sur Bubalu) confiera plus tard avoir été impressionné par cette place d’ouvreur. Qui lui portera finalement chance ! Tout comme à ses coéquipiers Maikel van der Vleuten (Verdi), Marc Houzager (Tamino) et Gerco Schroder (London).

 
Tout roule (pour l’instant) pour eux
Au classement des formations performantes sur cette dernière mise en jambe avant la Coupe des nations, la Suède, la Suisse et la Belgique qui, toutes les trois, terminent avec trois cavaliers sans-faute (une avance à tempérer pour la Suède : la cavalière Lisen Fredericson, dont le cheval se montrera très impressionné par l’ambiance, chutera lourdement sur l’entrée du double, heureusement sans gravité). Steve Guerdat, qui n’a jamais caché ses ambitions olympiques (« Si j’y vais, c’est pour gagner », racontait-il il y a quelques semaines dans Grand Prix Magazine), s’est montré particulièrement satisfait de son Nino des Buissonnets : « En général il commence assez difficilement et devient de mieux en mieux au fil des parcours. Cette fois, il a très bien débuté, c’était un bon jour ». Bon jour également pour le champion du monde Vigo d’Arsouilles, qui signe lui aussi le sans-faute, sous la selle de Philippe Le Jeune : « Vigo est un « grand seigneur » comme on dit, il est dominant et complètement différent à la maison. Une fois en piste, il devient très relax et très généreux, je peux compter sur lui à 200% ». 

 
Tour psychologique ?
Avec deux sans-faute sur quatre, la France se positionne au même niveau que l’Australie, mais peut prendre l’ascendant psychologique sur d’autres formations, qui certes assurent également deux sans-faute sur quatre, mais perdent, sur élimination ou du fait du classement, des coéquipiers voire des piliers dans la compétition individuelle. C’est notamment le cas de l’Allemagne (qui perd Christian Ahlmann dans la compétition individuelle), du Brésil, des Etats-Unis (Beezie Madden)… et des Anglais, qui même s’ils dominent le concours à l’applaudimètre, perdent Peter Charles. Pour Nick Skelton : « La foule a un peu inquiété Big Star mais il a très bien sauté quand même. Il était frais […] mais les choses vont se compliquer à partir de maintenant ».

 
Ils sont éliminés de l’individuel
Alejandro Madorno – ARG
Vladimir Tuganov – RUS
Peter Charles – GBR
Ibrahim Hani Bisharat –
Jaime Azcarrag – MEX
Christian Ahlmann – GER
Aleksander Onyschenko – UKR
Reiko Takeda – JPN
Matt Williams – AUS
Carlos Motta Ribas – BRA
Lisen Fredericson – SWE
Beezie Madden – USA

 
A Greenwich Park, Londres, Daniel Koroloff