« DANS LES 5 PREMIERS PLUTÔT QUE DANS LES 5 FAVORIS », KEVIN STAUT



Jeudi matin, les cavaliers de saut d’obstacles français étaient conviés au Club France, pour présenter à la presse les objectifs de l’équipe sur cette olympiade londonienne. Pascal Dubois, DTN, a clairement fixé le curseur : ce doit être une médaille par équipe pour les Bleus du CSO, à la tête desquels Kevin Staut, qui a répondu à quelques-unes de nos questions.


 
GRANDPRIX-REPLAY.COM : Les cavaliers du saut d’obstacles sont arrivés à Londres il y a une petite journée. Comment va Silvana ? KEVIN STAUT : Silvana va bien. Elle sort, comme tous les chevaux de l’équipe de France, de dix jours de stage chez Henk Nooren. Dix jours, c’est long, mais ils étaient nécessaires. Nous avons travaillé des aspects techniques sur les obstacles avec Henk, mais aussi des points de décontraction avec Barnabas. Il était important d’être ensemble même si nous nous connaissons tous désormais très bien. Pour Silvana, ces jours de stage ont été précieux, la jument en avait besoin pour retrouver les éléments essentiels de ses gammes : c’est une jument assez anxieuse, qui a besoin d’un certain niveau et nombre d’épreuves. Elle a peu couru de compétitions extérieures après la finale de la Coupe du monde : l’idée était de la laisser se reposer puis de la mener progressivement vers son pic de forme, ce qu’elle semble avoir atteint aujourd’hui.

 
GPR. : Quels points précis avez-vous abordés chez Henk Nooren ? K.S. : La piste extérieure chez Henk Nooren est finalement, dans sa qualité, très similaire à ce que nous retrouvons à Greenwich Park. Nous avons donc monté des anciens parcours de Bob Ellis, le chef de piste qui officie à Londres. Parmi les particularités de Bob : les demi-tours. Sans être péjoratif, ses parcours sont parfois anti-naturels ; à la reconnaissance, on est vite perdu. C’est notamment pour cette raison que j’ai souhaité, avec d’autres chevaux, aller à Hickstead cette année. Mais son style particulier ne m’avait pas défavorisé à Windsor en 2009 (sourire).

 
GPR. : Être aux Jeux olympiques, est-ce un sentiment très particulier ? K.S. : Idéologiquement, c’est bien entendu le souhait de tout sportif. Là, au Club France, voir tous ces athlètes réunis, dans cette universalité olympique, c’est bien sûr magique. Pour autant, le jour de la compétition, il ne faut pas se laisser déborder par cet aspect-là, ne pas perdre ses marques, se rapprocher de l’esprit dans lequel nous abordons les CSIO et rester concentré sur l’essentiel. L’objectif de bien figurer pour l’équipe de France a été clairement fixé. D’un point de vue individuel, la performance dépendra aussi de celle de l’équipe, mais est plus aléatoire. Cette remise à zéro, dans l’épreuve individuelle, a par le passé permis de faire surgir des champions à qui le titre a donné bien des nouvelles opportunités.

 
GPR. : Mais au niveau individuel, être présenté parmi les dix, voire les cinq favoris ; est-ce une pression particulière ? Vous commencez à y être habitué ? K.S. : Non (rires), je n’y suis pas habitué. Mais très clairement, cela ne change rien. Tant mieux si c’est comme cela qu’on me perçoit, mais je préfère tout de même faire partie des cinq meilleurs au final plutôt que des cinq favoris à l’origine.

 
Au Club France, Londres, propos recueillis par Daniel Koroloff