Un air de déjà-vu pour Bertram Allen à Wellington

Non content de sa victoire le week-end passé dans le Grand Prix 3* de Wellington, Bertram Allen a remis le couvert en s’imposant dans le temps fort du label 5*. En selle sur son partenaire olympique Pacino Amiro, le jeune pilote a devancé son compatriote Paul O’Shea, deuxième sur Chanceloress, ainsi que l’Américaine Bliss Heers, troisième et dernière double sans-faute de la soirée avec Antidote de Mars, un fils du regretté Diamant de Semilly



L'olympique Bertram Allen est entré dans l’histoire du Winter Equestrian Festival (WEF) de Wellington, samedi 26 février, en décrochant une deuxième victoire consécutive en Grand Prix. Comme en 2021, l’Irlandais s’est offert une victoire en 3*, puis une en 5*. Le cavalier de vingt-six ans s’est imposé dans l’épreuve phare de cette septième semaine de compétition, jouée en nocturne et dotée de plus de 400.000 dollars. 

Toujours aux commandes de la construction du tracé, l’Américain Anthony d’Ambrosio a proposé un parcours technique et délicat aux quarante couples venus briguer la victoire. Cinq d’entre eux sont parvenus à conserver leur score vierge de toute pénalité, tandis que la Britannique Emily Moffitt est passée à côté du barrage pour deux points de temps dépassé avec Winning Good (NRPS, Winningmood x Sir Corland). Douze autres paires ont concédé une seule faute lors du tour initial. “Il est toujours difficile de construire des parcours ici en raison du niveau des concurrents et de la puissance des chevaux. On veut quelque chose d’assez difficile, mais qui ne va pas effrayer les chevaux, car on veut qu’ils restent confiants. [Les chefs de piste] ont fait un excellent travail, et le parcours était juste”, a souligné Bliss Heers en conférence de presse.



“Pour moi, Antidote de Mars est le meilleur cheval du monde”, Bliss Heers

Bliss Heers et son fils de Diamant de Semilly.

Bliss Heers et son fils de Diamant de Semilly.

© Sportfot

Premier à revenir en piste pour la finale au chronomètre, l’Israélien Daniel Bluman n’a pu éviter une faute sur son fidèle Ladriano (Z, Lawito x Baloubet du Rouet), désormais âgé de quatorze ans. Le couple, troisième de la Coupe du monde de Lexington, a terminé quatrième. En suivant, Bertram Allen a tout tenté sur Pacino Amiro (ISH, Pacino x NC Amiro), utilisant à son avantage la grande foulée de sa monture. Avec un temps de 44”14, l’Irlandais n’a jamais été rattrapé. “Il était un peu difficile de savoir à quelle vitesse aller avec seulement cinq chevaux dans le barrage”, a expliqué Bertram. “Il s'agissait de trouver le juste milieu entre devenir fou et trop rapide et avoir une faute, alors j'ai essayé de faire le meilleur tour possible sans devenir fou. [Pacino] a une grande amplitude, et chaque fois qu'il y avait une option, j'étais capable de retirer une foulée. Je suppose que c'est ce qui m'a aidé aujourd'hui.”

De son côté, le Belge Nicola Philippaerts a été relégué en cinquième position, après avoir commis une faute sur la bouillonnante Katanga v/h Dingeshof (BWP, Cardento x Tornedo). Seule Américaine qualifiée pour le barrage, Bliss Heers a séduit le public en se hissant en troisième position avec Antidote de Mars (SF, Diamant de Semilly x Jarnac) grâce à son temps de 45”17. “Pour moi, c'est le meilleur cheval du monde”, a assuré l’amazone au sujet de son fidèle étalon Selle Français. “Il fait tout pour moi et a le plus grand cœur ; il a toutes les qualités que l'on peut souhaiter chez un cheval de saut d'obstacles. Il est également l’âme la plus gentille. Je lui fais confiance pour tout. C'est vraiment amusant d'avoir un cheval qui, parfois, pense presque comme moi. Lorsque je fais des erreurs, il est tout à fait prêt à me relever et à m'aider. Nous formons une bonne équipe de cette façon ; je le soutiens, et il m'aide. [...] Sachant qu’il est naturellement très, très rapide, j'aurais pu prendre un peu plus de risques que je ne l'ai fait. Je pense que j’ai perdu du temps en étant plus prudente, mais on peut faire tomber un obstacle en prenant un risque. J’ai suivi mon plan et je suis très heureuse du résultat.”



“Pacino Amiro peut tout sauter”, Bertram Allen

Chancelorress et Paul O'Shea.

Chancelorress et Paul O'Shea.

© Sportfot

Dernier prétendant à la victoire, l’Irlandais Paul O’Shea n’est pas parvenu à déloger son compatriote avec Chancelloress (Hann, Chacco-Blue x Balou du Rouet) et a coupé la ligne d’arrivée en 44”49, terminant deuxième. “Lorsque j’ai reconnu le parcours, j’ai trouvé cela difficile. Mais le niveau est très élevé ici, parce qu’il y a énormément de chevaux et cavaliers de haut niveau. [Chancelorress] est très sensible et nerveuse avec les autres chevaux. Elle a peur de tout, mais quand elle est en piste, c’est un vrai lion. Elle est assez timide en dehors de la piste, même à l’écurie, mais une fois en piste, elle est très courageuse et dure, ce qui est une grande qualité. Cela la rend particulière”, a commenté le cavalier, qui a perdu son nouveau complice, Cicave du Talus, juste avant ce Grand Prix.

Reconnaissant et conscient de la difficulté de s’imposer au WEF, Bertram Allen a déclaré : “Je viens au WEF depuis trois ans. C'est formidable de gagner n'importe quelle épreuve ici, mais surtout un Grand Prix, et gagner un 5* est encore plus spécial. L'année dernière, c'était génial de sauter ici, mais c'était encore mieux cette année avec des gradins remplis car on pouvait vraiment sentir l'atmosphère. Ce soir, c'était un Grand Prix difficile, et nous n'avons vu que quelques sans-faute, donc c'est un excellent résultat.” 

L’an dernier, Pacino Amiro, monture de Bertram, pointait tout juste le bout de son nez au très haut niveau. Désormais âgé de dix ans, le bai, qui a participé aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier, confirme son grand potentiel. Depuis trois ans, tous deux forment un couple et ne cesse d’impressionner. “Pacino est un peu excentrique parce que c'est un grand cheval et qu'il a sa propre façon d'aller, mais c'est un cheval fantastique, authentique, avec beaucoup de talent et courageux comme un lion”, a confié l’heureux lauréat. “On n’est pas inquiet de ce que le chef de piste est en train de construire parce qu’on sait qu'il peut tout sauter. J'ai très confiance en lui, et c'est un sentiment agréable à avoir.”

Les résultats complets ici.



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