J-3 avant les championnats du monde d’endurance de Butheeb

Initialement programmés en octobre 2022 à Vérone, les championnats du monde d’endurance ont finalement été annulés et alloués aux Émirats Arabes Unis. C’est donc le centre hippique de Butheeb qui accueille cette année les meilleurs chevaux et cavaliers d’endurance pour la course de championnat qui se disputera ce samedi 25 février.  Côté Tricolores, les six chevaux et cavaliers prennent actuellement leurs marques au cœur du désert émirati et tenteront de décrocher une nouvelle médaille.  



Six des sept disciplines administrées sur le plan international par la Fédération équestre internationale ont bouclé leur saison 2022 par leurs championnats du monde. Restait à l’endurance d’entrer en piste après l’annulation de la course pour le titre mondial initialement prévue à Vérone en octobre dernier. Annulés par la FEI en raison de conditions de course ne répondant pas aux exigences réglementaires, les championnats du monde ont été repoussés de quelques mois et se dérouleront finalement ce samedi 25 février 2023 à Butheeb, site spécialiste de la discipline, situé en plein désert entre les villes d’Abu Dhabi et Al-Aïn.



Une course pour l’or mondial

Samedi, les couples s’élanceront dès 5h45 heure locale -2h45 en France- sur un parcours de 160km. Divisée en six boucles de 31 à 20 km, la course se disputera sur une journée, avec des temps de repos imposés pour l’ensemble des concurrents de quarante à cinquante minutes entre chaque boucle. Les équipes entourant cavaliers et chevaux seront également à l’œuvre avec quatre à cinq points d’assistance sur chaque boucle, permettant notamment d’abreuver et rafraîchir chevaux et cavaliers pendant la course. Chaque boucle se conclura par un contrôle vétérinaire, appelé “vetgate”. Les vétérinaires officiels de la compétition seront alors en charge de s’assurer de la bonne condition physique des chevaux, de leurs bonnes capacités de récupération immédiatement après l’effort, et de leur aptitude à poursuivre la compétition. En cas de rythme cardiaque trop élevé (plus de 64 bpm), de problèmes métaboliques ou de boiterie, les concurrents seront éliminés par le jury des championnats.   

À l’issue de l’ultime boucle de 20km, les chevaux seront à nouveau soumis au contrôle vétérinaire final qui validera définitivement l’ordre d’arrivée des concurrents.  Cette discipline équestre, qui est l’une des plus pratiquées dans le monde, a pour objectif de voir des cavaliers à l’écoute de leurs montures terminer la course avec des chevaux en bonne condition physique, anticipant parfaitement les conditions de course, qualité des sols, conditions météo, dénivelé etc.  
À la manière des grandes courses cyclistes, des équipes composées de grooms, vétérinaires et entraîneurs entourent les concurrents tout au long de la course.  



Cent-vingt-neuf couples représentant trente-sept nations

Pour cette dix-huitième édition des Mondiaux d’endurance, le plateau des athlètes est presque paritaire, avec soixante-trois cavalières et soixante-six cavaliers engagés. Comme la majorité des disciplines équestres, l’endurance est un sport mixte où hommes et femmes sont en compétition sur un pied d’égalité, sans barème ni aménagement spécifiques. Les chevaux spécialistes de la disciplines sont très majoritairement des chevaux de race pur-sang arabes, anglo-arabes ou demi-sang arabes. Ces petits chevaux, qui mesurent la plupart du temps moins d’1m60, sont particulièrement adaptés pour parcourir de grandes distances. Elevés pour courir, ils sont entraînés dès l’âge de quatre ans d’abord sur de courtes distances, puis évoluent au fil des ans vers des distances plus longues selon leurs aptitudes sportives, l’âge de maturité variant entre dix et quinze ans en moyenne.



L’Équipe de France en piste pour une médaille

Historiquement, la France fait partie des nations leader de la discipline. Deuxième en 2014 à Caen, deuxième à Lexington en 2010, et championne du monde à trois reprises lors des Jeux équestres mondiaux en 2006 à Aix-la-Chapelle, en 2002 à Jerez et à La Haye en 1994, elle tentera cette année encore de monter sur le podium mondial en devançant les autres grandes nations de la discipline, notamment l’Espagne et les pays du Golfe.   

Six couples, choisis par le sélectionneur national Jean-Michel Grimal et l’équipe fédérale d’encadrement sportif, ont fait le voyage jusqu’aux Emirats pour l’occasion. Pour rappel, ont été sélectionnés, Virginie Atger et Raya de Jalima, Clémentine Chaud et Winaruz El Djin, Vincent Gaudriot et Bum Baya d’Aqui, Simon Menez et Sliman el Ramaadi, Justin Mourou et Dragueuz D Pacouli ainsi que Philippe Thomas et Biwaka de Chalendrat.  

“Le voyage a été long, près de 20h depuis le départ du lieu de rassemblement à Chantilly jusqu’à Butheeb”, a détaillé Martin Denisot, CTN pour l’endurance et chef de mission pour la FFE à Butheeb. “Les chevaux ont décollé de l’aéroport d’Amsterdam dimanche pour arriver à Abu Dhabi. En vol, ils étaient accompagnés par notre vétérinaire fédéral qui s’est assuré que tout allait bien et qu’ils s’alimentaient et buvaient convenablement. Ensuite, ils ont été acheminés jusqu’à Butheeb en camion, avec les autres chevaux venus d’Europe. Ils sont désormais installés dans les écuries sur site et ont retrouvé leurs cavaliers et leurs grooms. Lors des deux premiers jours sur place, les chevaux ont marché en main dans l’enceinte des écuries. Les cavaliers ont pu les monter ce mardi. Pour l’instant, la météo est assez agréable, il fait environ 25°C et il y a de l’air mais la température devrait augmenter progressivement dans les prochains jours” a-t-il ajouté.   

Vendredi, tous les chevaux seront présentés au jury de la compétition pour une inspection initiale, à l’issue de laquelle les chefs d’équipe annonceront les cinq couples qui prendront part à la course.   

Les résultats de chacun seront pris en compte pour le classement individuel, et les trois meilleures performances de chaque nation détermineront le classement final des équipes.