Henrik von Eckermann et King Edward sur orbite à Omaha, où plus d’un rival a trébuché

Après le sommet de l’Olympe, leur double sacre mondial et pléthore de Grands Prix, Henrik von Eckermann et son petit génie King Edward Ress visent une première victoire en finale de la Coupe du monde Longines. Dès la Chasse, cette nuit à Omaha, aux États-Unis, la paire suédoise a fait parler la poudre, là où quelques favoris ont perdu les pédales.



Henrik von Eckermann s’installe en tête…

Henrik von Eckermann l’avait annoncé à plusieurs reprises, dont après sa victoire lors de l’étape de Bâle: la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha est son grand objectif de l’année 2023. Ultime couple à prendre le départ cette nuit de l’épreuve au barème C, premier acte de ce championnat indoor, le Suédois et son stratosphérique King Edward Ress n’ont pas déçu. Ils se sont tout simplement installés en tête de l’épreuve en bouclant le tour bien conçu par le Portugais Bernardo Costa Cabral sans pénalité et en 59’’09. Si la fluidité n’a pas été autant au rendez-vous qu’en d’autres occasions, le bondissant alezan de treize ans s’est sorti de toutes les situations avec le brio qui le caractérise, permettant à son cavalier de serrer le poing en fin de course et de montrer un regard des plus déterminés. 

Jamais rassasié de succès et archi favori cette semaine, Henrik von Eckermann compte sur celui qui lui a déjà offert l’or olympique par équipes à Tokyo et les titres de champion du monde par équipes et individuel l’été dernier à Herning pour soulever une première fois le si convoitée trophée Longines de la Coupe du monde. Pour l’heure, en quarante-deux éditions, jamais un Suédois n’est parvenu à une telle consécration. En 2017 et 2018, l’ancien protégé de Ludger Beerbaum s’en était rapproché en bouclant les finales d’Omaha – déjà – et de Paris au troisième rang avec l’excellente Tovek’s Mary Lou, sans toutefois parvenir à l’atteindre. Cette fois, en selle sur le meilleur cheval du moment, il compte bien saisir sa chance et concrétiser ses espoirs.



… devra se méfier de certains adversaires…

Si quelques favoris sont passés à côté de ce premier imposé, Henrik von Eckermann a tout de même quelques pointures à ses trousses, à commencer par Scott Brash, deuxième aujourd’hui avec le chevronné Hello Jefferson (ex-Jerenmias van het Hulstenhof). Partis en début d’épreuve, l’Écossais et son fils de Cooper van de Heffinck ont franchi les cellules en 59’’23, soit quatorze centièmes de moins que les lauréats du jour. Malgré un palmarès long comme le bras, le trentenaire court seulement sa deuxième finale cette semaine, son baptême du feu s’étant soldé par une remarquable troisième place avec la très bonne Ursula XII, en 2014 à Lyon. Lors de cette même finale rhônalpine, Daniel Deusser avait brandi le trophée grâce au styliste Cornet d’Amour. Aujourd’hui, il est troisième derrière Scott Brash, grâce à Scuderia 1918 Tobago, qui lui permet légitimement de figurer parmi les favoris pour le titre

Côté suisse, c’est peut-être le couple le moins attendu dans cette épreuve au chronomètre qui a pris le meilleur départ, terminant septième. Pius Schwizer est parvenu à interpréter idéalement Vancouver de Lanlore, montrant qu’il était possible de passer sous la barre de la minute, bouclant son tour en 59’’55. Le couple est quatrième devant la Suédoise Wilma Hellström et sa puissante jument borgne, Cicci BJN, qui font partie des révélations de l’année dernière. Deuxième de cette même finale l’an dernier à Leipzig, Harrie Smolders est en embuscade après un bon parcours bouclé en 60’’59. Il devance la meilleure locale de l’épreuve, Hunter Holloway et sa formidable Pepita con Spita, qui avait déjà fait forte impression l’an passé en Allemagne. Son compatriote McLain Ward a quant à lui signé un tour sans faute mais pas parmi les plus rapides sur Callas, qu’il a préféré à HH Azur Garden’s Horses, sacrée à Omaha en 2017, et Contagious, septième l’an passé à Leipzig.

Scott Brash pourrait être l’un des premiers opposants au Suédois.

Scott Brash pourrait être l’un des premiers opposants au Suédois.

© Richard Julliart/FEI



… tandis que d’autres ont trébuché…

“Dans la Chasse de la finale de la Coupe du monde, il n’y a rien à gagner mais tout à perdre”, répètent chaque année les spécialistes. Si les chances de bien figurer au classement final ne sont pas inexistantes, certains couples se sont éloignés d’un potentiel podium dès ce premier rendez-vous. Parmi eux, Gerrit Nieberg a connu un parcours particulièrement douloureux avec Blues d’Aveline. Deuxième de l’étape d’Helsinki, vainqueur à Leipzig, septième du Grand Prix 5* du Saut Hermès, le gris avait habitué les aficionados à de belles prestations emplies de maîtrise technique. Aujourd’hui, il n’a été que l’ombre de lui-même, commettant cinq fautes inhabituelles et ne montrant que peu de recul sur les barres. Outsider prétendant à un beau résultat, son cavalier allemand a légitimement quitté la piste préoccupé.

Quant à Édouard Schmitz, qui vit sa toute première finale, il a pris la route des écuries l’air déçu de sa prestation. Pour cause, le prodige suisse, septième à Bâle puis deuxième à Amsterdam et Bordeaux, a essuyé un refus de Gamin van’t Naastveldhof. Tentant de couper le virage pour gagner du temps, le jeune homme a, semble-t-il, surpris son fils de Chacco Chacco, qui s’est dérobé devant l’oxer 8. Une désobéissance qui coûte cher, le temps continuant de s’écouler pendant que le couple se prépare à tenter une nouvelle fois de franchir l’obstacle. Juste avant, Édouard et Gamin avaient déjà commis une faute sur l’entrée du double 7. Rageant pour l’élève du clan Fuchs, dont le fils Martin ne doit pas avoir le cœur à la fête non plus. Tenant du titre avec Chaplin et The Sinner, le numéro trois mondial ne figure qu’au vingt-deuxième rang avec son vice-champion d’Europe Leone Jei, fautif à deux reprises sur la redoutable ligne de doubles 10 et 11. Ce fameux enchaînement a notamment piégé Kevin Staut et Visconti du Telman, battus sur le très fautif vertical 11b, défendu par une palanque claire. Avec le troisième meilleur temps de l’épreuve mais trois secondes de pénalité ajoutées à son compteur, l’ancien numéro un mondial est pour l’heure quatorzième. 

Associé au chevronné Balou du Reventon depuis quelques semaines seulement, Harry Charles aurait pu figurer au quatrième rang après cette première épreuve. C’était sans compter sur cette grosse faute sur l’oxer 9, qui a relégué le Britannique de vingt-trois ans à la dix-septième place. Victorieux de trois étapes, dont deux avec la désormais américaine Caracole de la Roque et un avec Donatello d’Auge, Julien Épaillard était particulièrement attendu pour ce rendez-vous. Connu pour être l’un des – sinon le – cavaliers les plus rapides au monde, le Normand est parti à un très bon rythme sur son produit maison. Sur son chemin, le bai brun d’à peine dix ans a malheureusement fauché le 3 puis le 11a – il a malheureusement connu une mauvaise surprise au paddock. Le couple figure pour le moment à la vingt-sixième place. Espérons que le bai brun retrouve sa hauteur demain pour l’épreuve à barrage, qui débutera là encore à 2h15, heure française. 

Les résultats
Le classement général

Toutes les informations sur la finale de la Coupe du monde de jumping, dont le calcul du classement général, sont à retrouver ici

Les épreuves de la finale de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles sont retransmises en direct et aussitôt disponibles à la demande, commentées par Kamel Boudra et Laurent Elias sur ClipMyHorse.TV



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