GRANDPRIX dédie son hors-série d’été à vingt innovations pour repenser le monde équestre

En cet été 2023 où la planète bat chaque jour des records de chaleur, GRANDPRIX met en lumière une vingtaine d’initiatives inspirantes pour redéfinir le futur de l’univers équestre dans son hors-série estival. Qu’ils soient entrepreneuriaux, associatifs, publics ou individuels, ces projets, dont la liste n’est pas exhaustive, visent à faire évoluer les mentalités et pratiques dans le monde du cheval. Qu’il s’agisse d’offrir aux chevaux un cadre de vie plus proche de leur état naturel et une alimentation plus saine pour leur santé et l’environnement, de repenser son système d’écurie, de recycler les textiles et d’en faire don, d’employer l’animal comme un vecteur de réinsertion sociale et professionnelle, d’optimiser l’utilisation des ressources rares telles que l’eau, de valoriser le fumier équin de diverses façons, ou d’encore s’appuyer sur les nouvelles technologies pour améliorer le bien-être des équidés, toutes ces idées laissent entrevoir un monde de demain plus responsable, sobre, inclusif et vertueux. Sommaire.



FICTION

Bienvenue en 2040 

À quoi ressemblera le monde équestre demain ? Aura-t-il péri sous la vindicte des animalistes, ou aura-t-il, au contraire, continué à croître et gagné en estime après avoir réussi sa remise en question et su évoluer avec son temps ? Où seront organisées les compétitions ? Comment ? Par qui ? Sous quel règlement ? En toute humilité, cette fiction tente de dessiner un avenir en ouvrant grand le champ des possibles.  



BIEN-ÊTRE

Les écuries actives ont été une évidence pour Marie-Charlotte Fuss 

Le concept d’écurie active séduit de plus en plus de propriétaires d’équidés. Cavaliers de loisir ou gérants de structures, ils sont nombreux à privilégier la vie en extérieur et en troupeau pour leurs compagnons. Mais qu’en est-il des compétiteurs de haut niveau ? À en croire Marie-Charlotte Fuss, championne de France et double championne d’Europe Jeunes Cavaliers de concours complet en 2016, il semblerait que cette forme d’écurie soit parfaitement conciliable avec le sport.  

Communication animale, la clé d’une meilleure entente avec son cheval ? 

De plus en plus répandue au sein de toutes les communautés équestres, la pratique de la communication animale fait presque autant d’adeptes que de sceptiques. Terme popularisé pour qualifier la faculté à communiquer avec les animaux par la pensée et les énergies, cette approche autrefois marginale conquiert aujourd’hui les écuries les plus réputées. Symptôme positif de l’éveil des consciences des équitants soucieux de mieux communiquer avec leurs chevaux, la pratique revêt toutefois divers aspects qu’il convient d’aborder avec mesure. Ancien cavalier international de concours complet, aujourd’hui conseiller technique fédéral aux rênes du département de Haute Performance de la Fédération française d’équitation, Jean-Luc Force fait part de son expérience et livre son point de vue sur la question. 

“Nous devons accepter que le monde équestre fait face à un problème” Sue Dyson 

Aujourd’hui plus que jamais, le bien-être animal est devenu un enjeu de société majeur, auprès du grand public comme au sein de l’univers équestre lui-même. Pour tenter d’y répondre et d’apporter sa pierre à l’édifice, Sue Dyson, vétérinaire-chercheuse britannique, a élaboré un questionnaire afin d’identifier les signes de mal-être chez le cheval. 



DURABILITÉ

Au Domaine équestre des Grilles, on a construit un “green cross” 

Situé au cœur de l’Yonne, le domaine équestre des Grilles est un véritable coin de paradis portant de belles et inspirantes initiatives écologiques. Fruit d’une aventure familiale, cette structure a fait de la protection de l’environnement sa priorité. Stéphanie et Laetitia, les deux sœurs codirigeantes, s’étaient ainsi lancées dans un concept de concours complet éco-responsable, le “green cross”. Marquée par la triste disparition de sa sœur, Laetitia a fait le choix de ne pas le renouveler. Mais elle n’a pas baissé les bras, et poursuit dans la même dynamique. 

Chez Recycl’Horse, on recycle le textile équestre pour en faire… don à la SPA ! 

Donner une seconde vie au matériel équestre, c’est l’objectif que s’est fixé Laura Verdier en créant Recycl’Horse il y a deux ans. Cavalière et ingénieure spécialiste en environnement, elle a fusionné ses passions et compétences afin de créer son entreprise, visant à réparer, recycler, mais également à réutiliser les déchets textiles de la filière équestre. Portée par deux femmes, la société a notamment noué un partenariat avec la Société protectrice des animaux (SPA), profitant régulièrement de dons de matériel à destination de ses protégés, dans l’espoir que les déchets des uns fassent le bonheur des autres ! Entretien avec la fondatrice.  

À l’EME de Fontainebleau, on prolonge la vie du cuir 

Contesté pour des raisons éthiques et environnementales, l’emploi du cuir tend à reculer dans les univers du prêt-à-porter, de la chaussure et de la maroquinerie. En revanche, pour le sellier-harnacheur et le bourrelier, même si de nouvelles matières sont désormais utilisées, aucune innovation n’égale encore la peau. Une matière presque magique et ô combien durable à condition que l’on en prenne soin. À l’École militaire d’équitation (EME) de Fontainebleau, un artisan chevronné transmet son savoir et ses savoir-faire à une jeune femme appelée à lui succéder. Reportage. 

Le projet Val’fumier encourage la valorisation du fumier équin 

Afin de répondre aux enjeux de réduction des déchets, la gestion et la valorisation du fumier équin sont devenues une nécessitée. Si la majeure partie des exploitations valorisent aujourd’hui tout ou partie de leur fumier, ce dernier reste inexploité dans 22 % des structures et demeure sur place, faute de surface agricole, de matériel, de temps ou encore de main-d’œuvre. Afin de changer la donne, le projet Val’Fumier a été initié en 2019, financé par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et le Fonds Éperon, avec pour objectif de développer des filières de valorisation du fumier de cheval. Une initiative positive portant aujourd’hui ses fruits et permettant de former un cercle vertueux de réemploi. 

Les marques de textiles équestres se mettent à l’écoresponsabilité 

Alors qu’une bonne partie de l’univers de la mode déploie progressivement des efforts pour réduire son impact sur la planète, l’industrie textile représentant la sixième industrie la plus polluante au monde, quelques initiatives ont vu le jour dans le secteur de l’équitation, où le textile occupe une place importante. Rencontre avec Morgane Carcaillet et Marion Lupetti-Guiraud, respectivement fondatrices de Tacante et Aravolte, dont les démarches vont jusqu’à l’obtention de labels ambitieux. 

Hit-Air France lance le pari du recyclage 

Initié en 2022, le recyclage des cartouches usagées des airbags Hit-Air a porté ses fruits ! À l’origine de ce projet, la filiale française de la marque japonaise Hit-Air, leader européen de l’airbag pour cavalier, a évalué de nombreux paramètres pour mettre au point une récupération active des cartouches usagées de ses gilets. Si les cartouches de gaz ne peuvent malheureusement pas être réutilisées en tant que telles, leur réemploi comme matières premières est néanmoins générateur d’un bénéfice écologique important. Élodie Grandpierre, chargée de projet Hit-Air Recycle, présente cette initiative.  



ENVIRONNEMENT

Aux écuries du Pélin, les chevaux mangent bio 

Voici cinq ans, Aline Barrois ouvrait l’écurie du Pélin, dans le petit village de Chalvraines, en Haute-Marne. Très attentive au bien-être du cheval et au respect de la nature et de l’environnement, la jeune trentenaire met les che - vaux au maximum dehors et les nourrit en alimentation traditionnelle bio, produite sur l’exploitation, où son frère Benjamin cultive diverses céréales peu communes en agriculture biologique. 

« Face à l’urgence environnementale, mon modèle d’écurie n’était plus d’actualité » Vincent Blanchard 

Dans le monde de l’élevage de chevaux de sport, ils ne sont pas encore très nombreux à se montrer aussi intéressés et attentifs que lui aux questions environnementales. Qu’importe, à sa façon, un peu en franc-tireur, et avec sa part de feeling, Vincent Blanchard est passé à l’action, guidé par ce qui relève pour lui de l’évidence. L’éleveur et cavalier des Deux-Sèvres raconte la réflexion qui l’a mené à bâtir sa nouvelle structure, alimentée par de l’énergie renouvelable produite sur place, entre autres initiatives. 

À quand le camion hybride ou électrique ? 

Dans dix ans, nos camions rouleront peut-être à l’électrique ! », espère Janne-Friederike Meyer-Zimmermann. La cavalière allemande ne croit pas si bien dire ! Premier facteur d’émissions de gaz à effet de serre en France, les transports sont les premiers visés dans les objectifs de réduction de la pollution émise par la filière équestre. En effet, les camions transportant des chevaux de sport chaque semaine engendrent une empreinte carbone importante, notamment depuis l’explosion du calendrier des compétitions. Pour tenter de réduire cet impact, les constructeurs de camions ont fait de la décarbonation leur priorité, et planchent sur des innovations en termes de motorisation et matériaux utilisés. 

Dans un climat toujours plus sec, les sols font l’objet de réflexions et d’innovations 

En raison du dérèglement climatique, les pays d’Europe occidentale, entre autres, sont en proie à des sécheresses de plus en plus longues, intenses et fréquentes, en hiver comme en été. Or, la grande majorité des sols utilisés pour la pratique équestre ont besoin d’eau, parfois en grande quantité. Certains constructeurs, ingénieurs ou encore organisateurs de concours se sont penchés sur cette question, développant des initiatives permettant d’économiser autant que possible le précieux liquide. 



SOLIDARITÉ

À Adapt’Équit, on soigne le traumatisme et l’errance sociale par le cheval 

Si le nom d’Adapt’Équit ne vous est pas totalement étranger, c’est que ce centre équestre ô combien particulier est jumelé aux écuries de la Blanche, où s’épanouit Juliette Faligot, membre de l’équipe de France de saut d’obstacles. Dans cette structure, fondée en 1999 par Véronique Sulfourt, la mère de cette dernière, on soigne les maux, les traumatismes, les addictions et l’errance avec le cheval. Anciennes cavalières et éducatrices spécialisées toutes les deux, la Nordiste et son autre fille, Marion, accueillent chaque semaine des jeunes en difficultés sociales pour les aider à la réinsertion. 

De l’enfer afghan aux écuries d’Eurojump, quand le cheval devient vecteur d’intégration 

S’il peut être rude, le monde équestre est aussi capable de solidarité et devenir un vecteur d’intégration dans la société française. L’histoire de Wali, jeune Afghan contraint de fuir son pays après le retour des Talibans en 2021 et accueilli au sein d’Eurojump par la famille Goehrs, en est un bel exemple. Récit, sans mièvrerie, d’un parcours fort et inspirant. 

Le monde du cheval sauve des vies 

L’un a guéri du cancer, l’autre a réussi à surmonter ses troubles autistiques. Les deux ont un point commun : la volonté de tendre la main à leur tour et de contribuer à la solidarité à travers l’univers du cheval. Découverte des parcours hors du commun de Gaëtan Decroix et Ryan Zougar. 



PROGRÈS

Quand la technologie se met au service du bien-être 

Dans nos sociétés occidentales actuelles, les nouvelles technologies sont omniprésentes. Parfois incomprises ou décriées à cause de leurs potentiels effets négatifs, elles peuvent aussi s’avérer bénéfiques. Le monde du cheval n’a d’ailleurs pas loupé le coche, et les utilise depuis plusieurs années déjà au service de la performance sportive, de la sécurité et du bien-être, tant du cavalier que du cheval. Zoom sur quelques initiatives originales et innovantes. 

Le digital peut être synonyme de bien-être ! 

Et si le digital permettait un jour de détecter et solutionner les symptômes d’un mal-être équin à partir d’une simple photo ? Mon cheval est-il heureux ? Présente-t-il un bon état général ? Ses pieds sont-ils sains ? Une photo plus tard, l’application du futur saura peut-être répondre à ces questionnements… En attendant, rien ne remplace l’œil connaisseur, et Cheval Bien-Être, l’application mise en place par l’Institut français du cheval et de l’équitation en janvier 2022, présente déjà un grand pas en avant pour les équidés et ceux qui en prennent soin. Le point avec Alice Ruet, éthologiste et ingénieure de recherche et développement « Bien-être des équidés » à l’opérateur public au service de la filière équine et à l’INRAE. 


BELLES HISTOIRES  

Les initiatives fleurissent aussi aux quatre coins du monde 

Si les nombreuses initiatives présentées ont fait l’objet d’un développement entrepreneurial ou d’un accompagnement par les collectivités publiques, le monde d’après se dessine partout, aux quatre coins du monde comme à côté de chez soi. Parfois ponctuelles, non généralisables ou complètement saugrenues, certaines idées ont tout de même mérité de clôturer ce hors-série de l’été, visant avant tout à ouvrir le champ des possibles.