Roi incontesté de Madrid, Julien Épaillard s’offre l’étape Coupe du monde

Quel week-end incroyable pour Julien Épaillard ! Après avoir raflé la mise dans les deux premières épreuves majeures de la Madrid Horse Week, le Normand, installé en Espagne avec son épouse, Susanna, a conquis le plus beau rendez-vous du CSI 5*-W de Madrid : l’étape de la Coupe du monde Longines. Aux rênes de son efficace Billabong du Roumois, qu’il ne monte que depuis quelques mois, le Normand a trouvé le juste dosage pour s’offrir une victoire de prestige. Sur cette épreuve sélective, l’Allemand David Will et l’Irlandais Denis Lynch ont aussi tiré leur épingle du jeu, terminant deux et troisième sur C Vier 2 et GC Chopin’s Buschi, doubles sans-faute.



Dans la suite logique de leur progression fulgurante, Julien Épaillard et Billabong du Roumois ont décroché de mains de maîtres le Grand Prix Coupe du monde à 1,60m de Madrid, dimanche 28 novembre. “Billabong est un super cheval. Il a gagné un Grand Prix 3* à Gorla Minore, un 4* à Saint-Lô, et maintenant, il remporte un 5*. Il est très compétitif. Ma femme est espagnole, je vis entre la Normandie et Madrid, alors c’est un peu ma seconde ville. Pour moi, c’est incroyable de gagner ici”, s’est réjoui l’heureux lauréat en sortie de piste. Après avoir remporté les deux premières épreuves majeures du week-end, vendredi avec le même Billabong, puis samedi avec Solero MS, Julien Épaillard a confirmé l’adage “jamais deux sans trois”. 

Déroulant deux excellents parcours, le Normand, expatrié en Espagne, a remporté une vraie victoire de prestige. Après un premier tour parfait, Billabong du Roumois a passé la vitesse supérieure au barrage. Sans prendre de risques inconsidérés, le couple a réalisé un tracé impeccable, lui permettant de ne pas perdre de temps en route. Hormis le premier plan de l’oxer placé en sortie de double, qui a franchement rebondi dans les taquets, Julien et son Selle Français, précieux joyaux de la famille Bertho, n’ont connu aucun sursis. “J’étais battable aujourd’hui. J’ai commis quelques erreurs. Mon cheval n’a pas une très grande amplitude. Parfois, je dois rajouter une foulée, mais il est naturellement très rapide”, a analysé le Tricolore. “J’ai essayé de faire de mon mieux. Cela a fonctionné aujourd’hui, mais Marcus (Ehning, ndlr) était plus rapide. Je crois que nous allons célébrer cela comme il se doit ce soir !” Et il y a de quoi faire la fête. Remporter un Grand Prix n’est déjà pas tâche aisée, alors, que dire du fait de réaliser un triplé dans les trois épreuves à barrage d’un même concours ? 

Billabong du Roumois est sa groom à la remise des prix.

Billabong du Roumois est sa groom à la remise des prix.

© FEI/Stefano Grasso



Un parcours justement dosé

Quatrième étape du circuit de la Coupe du monde Longines d’Europe occidentale édition 2021-2022, le Grand Prix de Madrid, dessiné par le local Javier Trenor, s’est avéré sélectif. Sans provoquer de scores lourds, à l’exception de quelques abandons et de la chute, sans gravité, de Victor Bettendorf, le tracé a su mettre en avant les cavaliers les plus en forme du week-end. Le Britannique Jack Whitaker a été le premier à sortir de piste sans renverser le moindre obstacle. Mais le pilote de la jeune Haya Loma N n’a pu éviter un point de temps dépassé. Cette sanction s’est aussi appliquée à la prestation de Manuel Fernandez Saro, qui a ravi son public. Avec Jarlin de Torres, l’Espagnol a terminé septième, juste devant son cadet anglais. 

Premier qualifié pour la finale au chronomètre, le Suédois Douglas Lindelöw a dû patienter avant de voir ses collègues le rejoindre dans le clan des barragistes. Souverain avec son agile alezan, Julien Épaillard a montré la voie. L’Irlandais Denis Lynch, l’Allemand Marcus Ehning, l’Autrichien Max Kühner et le Germanique David Will se sont finalement joints à lui. Avec Casquo Blue, Douglas Lindelöw n’a pu réitérer sa performance et a concédé une faute, tout comme son homologue autrichien, qui misait sur le prometteur Selle Français Eic Coriolis des Isles, deuxième du Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Monaco. 

Deuxième à revenir en piste, Julien Épaillard a mis tout le monde d’accord. Et le Français n’a jamais tremblé... ou presque. Si Denis Lynch, très en forme en ce moment, a signé un sans-faute sans secouer le tapis avec GC Chopin’s Bushi, Marcus Ehning, lui, a pris des risques. Après avoir effectué quelques réglages sur son attachant Stargold lors de ses dernières sorties, le Centaure semble proche d’avoir trouvé la formule magique. Auteur d’un parcours dont seul lui a la recette, l’Allemand a été battu sur le vertical numéro sept du barrage, qui suivait un demi-tour. Son étalon de dix ans, médaillé d’argent avec la Mannschaft cet été à Riesenbeck, a rué et n’a tout simplement pas fait l’effort de sauter la difficulté suivante. Dommage, puisque le chronomètre affichait 40”62, face aux 41”24 de Julien Épaillard. Son compatriote David Will a joué placer avec son immense C Vier 2, lauréat du Grand Prix du CSIO 5* de Rome en début d’année. Stratégie payante puisque le couple a terminé deuxième, au terme de deux démonstrations.



Deux abandons et deux quatre points chez les Bleus

David Will et C Vier 2.

David Will et C Vier 2.

© FEI/Stefano Grasso

En dehors de Julien Épaillard, les Bleus n’ont pas brillé à Madrid. Premier à s’élancer lors de l’acte initial, Julien Anquetin a concédé une faute, sur l’oxer numéro huit, avec son fidèle Gravity of Greenhill Z. Tous deux ont toutefois déroulé un bon parcours, qui aurait mérité un autre dénouement. Le chronomètre du duo ne lui a pas permis de se classer et donc, d’obtenir des points au classement général. Même sanction pour Kevin Staut, piégé sur l’oxer numéro 4, qui n’était pourtant pas la plus grande difficulté du parcours. Un poil trop près, Visconti du Telman n’a pu éviter la faute… Treizième, et première non-classée, la Selle Français permet toutefois à son cavalier d’ajouter quatre unités à son total de points, qui s’élève désormais à… cinq. Pour rappel, il en faudra logiquement un peu moins de quarante pour obtenir un ticket pour la finale de Leipzig, prévue en avril prochain. 

En revanche, pour Olivier Robert et Simon Delestre, l’issue a été moins glorieuse. Le premier, qui montait son gris Vangog du Mas Garnier, fraîchement de retour de Prague, a sagement levé la main après avoir concédé plusieurs fautes en début de parcours. Une petite contre-performance dont il sera rapidement excusé, au vu de sa très belle saison 2021. Vainqueur à Vérone, Simon Delestre aurait sans doute aimé remporter une deuxième étape du circuit. Son valeureux Hermès*Ryan des Hayettes a concédé un premier effort en sortie de triple, qui a enrayé la machine pour la suite du parcours. Après avoir renversé l’oxer sept, le petit crack au grand cœur s’est poliment arrêté devant l’oxer numéro huit. Dans la foulée, Simon Delestre a quitté la piste.

Au classement général, le très régulier Denis Lynch a pris la tête des opérations avec trente-sept points. Il devance le Néerlandais Kevin Jochems, deuxième avec trente unités, dont vingt lui ont été attribuées après sa victoire dans l’épreuve inaugurale d’Oslo. Le Suédois Jens Fredricson est troisième, devant Max Kühner, Christian Kukuk et Julien Épaillard. Avec vingt-trois points, le Normand a fait la moitié du chemin vers Leipzig et se rendra à La Corogne puis Malines en cette fin d'année. Simon Delestre est aussi bien engagé, avec vingt-points. Prochain rendez-vous : La Corogne, dans deux semaines. 

Les résultats complets de l’épreuve ici.
Le classement général complet du circuit ici.

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