À six jours de Noël, Harry Charles déballe son premier cadeau en décrochant la Coupe du monde de Londres
Quelle saison pour Harry Charles ! Le britannique de vingt-deux ans est bien en passe de devenir le nouveau prince de son équipe national. Avant cela, le jeune homme s’est offert son premier Grand Prix 5*, aux rênes de la chouette Stardust, onze ans. Devant son public, Harry Charles a mené un barrage enflammé, le public ayant largement soutenu ses représentants. Toujours en grande forme, John Whitaker en a profité pour grimper au troisième rang avec Unick du Francport, juste derrière le Néerlandais Harrie Smolders, encore battu ce week-end avec Monaco. Meilleur Français, Mathieu Billot a terminé douzième sur Lord de Muze.
À Londres, la jeunesse britannique était décidée à faire ses preuves. Après la très belle victoire de Jack Whitaker dans l’épreuve majeure de samedi, Harry Charles a pris le relais dans le Grand Prix Coupe du monde à 1,65m, dimanche 19 décembre. À bord de Stardust, une jument Oldenbourg de onze ans, le cavalier de vingt-deux ans a livré une performance digne d’un orfèvre, signant un barrage d’école, somptueux de fluidité. Auteur d’une faste saison 2021, le jeune homme a triomphé pour la première fois dans un Grand Prix 5*. Difficile de rêver meilleur cadeau, à six jours de Noël, pour achever l’année en beauté.
Déjà sacré dans le Grand Prix 3* de Birmingham, le couple formé par Stardust et Harry Charles a décroché sa plus belle victoire, se payant de luxe de devancer nettement deux paires d’exception. Deuxième, comme la semaine dernière à Genève, Harrie Smolders a bien cru que la victoire allait enfin lui revenir. Lancé à pleine vitesse sur le vif Monaco, le Néerlandais a pourtant connu un début de parcours acrobatique. En voulant prendre le premier vertical, aux couleurs de la Fédération équestre internationale, avec un fort biais, le pilote a installé un peu de confusion chez sa monture, qui a hésité à franchir ce premier effort avant de décrocher un saut fort peu académique. Agile tel un chat, Monaco est parvenu à retomber sur ses pattes sans mal. Un peu déstabilisé, le bai a dû être porté par son talentueux cavalier pour franchir la ligne d’arrivée sans pénalité. Avec son chronomètre de 36”77, le duo s’est installé en tête quelques courts instants, avant d’être facilement doublé sur la ligne par Harry Charles, qui a bouclé sa finale en 35”91.
Porté par un public enflammé, Monsieur John Whitaker a fait espérer ses fans. Si God Save the Queen a bel et bien résonné, le doyen de la compétition a déroulé un magnifique barrage avec le délicat Selle Français Unick du Francport. Avec ses 37”50, le couple n’a pas été tout à fait assez rapide mais a remporté l’épreuve à l’applaudimètre !
“Pour être honnête, je n’ai regardé aucun cavalier avant moi. Je connais ma jument, Stardust. Elle est rapide et très respectueuse. J’ai suivi mon chemin, et j’étais vraiment heureux de voir sur l’écran géant que j’étais en tête”, a commenté Harry Charles lors de la remise des prix. “Ce concours était sur ma liste de choses à accomplir. J’ai grandi en regardant chaque année la Coupe du monde. C’était un rêve de m’imposer ici. Je ne peux même pas mettre de mots sur ce qu’il m’arrive. Tant de choses se sont produites cette année ! J’ai eu énormément de belles opportunités, dont celle de venir ici pour achever l’année. Il s’agit de ma première victoire dans un Grand Prix 5* Coupe du monde ; je ne pouvais pas espérer mieux !”
Et quelle saison pour le Britannique. Étoile montante de son pays, tout comme son ami Jack Whitaker, Harry Charles a endossé la tunique bleue marine de son escouade nationale avec brio cette année, participant à ses premiers Jeux olympiques, à Tokyo, cet été, aux rênes de l’excellent Roméo 88. Également présent à Barcelone pour la finale des Coupes des nations Longines, le duo a enregistré deux sans-faute et fait triompher les siens dans la petite finale. Enfin, Harry Charles a aussi brillé dans le Grand Prix 3* de Birmingham avec cette même Stardust, puis en compagnie de Borsato, d’abord au CHI 5* de Genève, puis sur cette même piste de Londres, en coupant l’herbe sous le pied du maestro Marcus Ehning.
Les Bleus passent à la trappe
Le parcours initial de cette sixième étape du circuit Coupe du monde Longines d’Europe de l’Ouest s’est révélé plutôt accessible. Malgré l’étroitesse de la piste, les trois combinaisons disposées par le Brésilien Guilherme Jorge et quelques beaux verticaux placés à 1,65m, onze des trente-cinq engagés ont remporté leur ticket pour la finale au chronomètre. Quelques favoris, à l’image du Belge Grégory Wathelet, mal parti avec l’exubérant Faut-Il des 7 Vallons et qui a préféré jeter l’éponge, Steve Guerdat ou Denis Lynch, en tête du circuit général, sont passés à côté. Les combinaisons et contrats serrés ont piégé nombre de partants, mais tous les obstacles ont joué leur rôle. L’Allemand Marcus Ehning, en quête de points sur ce circuit qu’il affectionne tant, a, par exemple, fait les frais de l’ultime vertical, sur Calanda 42.
Les Tricolores, qui présentaient de sérieux atouts sur le papier, n’ont pas passé le cut. Surprenant, Olivier Robert a laissé échapper trois fautes avec Vangog du Mas Garnier, lauréat du second Grand Prix du Longines Global Champions Tour joué à Rome cette année. Le Bordelais a été battu sur le 5a, le 11 et le 12. Pas plus de réussite pour Edward Levy et Rebeca LS, qui avaient marqué des points à Lyon fin octobre. Le couple a renversé les numéros 9 et 11. S’ils ne se sont pas qualifiés pour le barrage, Mathieu Billot et Kevin Staut ont tout de même marqué quelques points. Le premier cité, parti en début d’épreuve, n’a fait rouler à terre que le vertical numéro 4 avec Lord de Muze. Très rapide, le Tricolore a terminé douzième et dernier classé. Juste derrière lui, Kevin a bien failli arracher le sans-faute sur Tolède de Mescam*Harcour, la sortie du terrible double 8 a été fatale au couple. Dommage.
Si le nombre de barragiste - onze - pouvait paraître un poil élevé, la finale au chronomètre s’est finalement révélée palpitante. En conservant l’ancien double numéro huit, placé en quatrième difficulté du parcours raccourci, le chef de piste a vu juste puisque cinq couples ont commis une faute. Dernier à partir, Matthew Sampson a tout tenté avec Genève R, qui s’est arrêtée sur l’antépénultième obstacle, réduisant toute chance de victoire à néant. Onzième, le duo a été devancé par l’Irlandais Anthony Condon sur SFS Vicomte, la Finlandaise Noora Forsten avec Con Caya et le jeune Jack Whitaker, qui misait sur Haya Loma N, tous sanctionnés d’une faute. Même peine pour Martin Fuchs, à qui la victoire semblait tendre les bras tant le Suisse était hégémonique en Angleterre. Volant au-dessus des obstacles avec Conner Jei, récompensé dans le Grand Prix 5* de Dinard cet été, le champion d’Europe par équipe en titre a pris trop de risques pour aborder la combinaison et renversé l’entrée sur son passage.
Sans-faute, l’Irlandais Michael G Duffy a assuré avec Lapuccino, terminant sixième. Juste devant le couple, Ben Maher a signé une belle performance avec sa nouvelle monture, le puissant Faltic HB, récupéré il y a quelques semaines et déjà impeccable la semaine passée à Genève. Le Britannique pourrait bien avoir trouvé là une doublure de choix à son exceptionnel Explosion W. Enfin, au pied du podium, le Norvégien Geir Gulliksen a profité d’une belle ovation du public pour sa vingt-huitième participation au CSI 5*-W de Londres. L’expérimenté cavalier montait son fidèle VDL Groep Quatro.
Au classement général, Denis Lynch reste en tête avec trente-neuf points. Il devance d’une courte longueur Harry Charles. Eduardo Menezes est troisième avec trente-trois points. Meilleur Français, Julien Épaillard, vainqueur à Madrid, est sixième. La prochaine étape du circuit se tiendra à Bâle, en Suisse, mi-janvier. Devraient suivre les Grands Prix de d’Amsterdam, Bordeaux et Göteborg.
Les résultats complets ici.
Le classement général du circuit ici.
Le parcours ici.